De chef de projet à chef de section, découverte d'un nouveau monde
Après un diplôme d'ingénieur et son lot d'expériences diverses et variées, j'ai eu du mal à me projeter sur ce nouveau métier à multiples facettes. Intrigué par l'armée de Terre depuis l'enfance, le confort de mon statut d'ingénieur m'empêchait de me projeter en treillis. Après quelques mois au poste d'assistant chef de projet dans la banque, je ne me voyais pas faire ça pendant 20 ans et regarder dans le rétroviseur de la vie en ayant des regrets. À 25 ans, il me fallait une vie un peu moins casanière, plus imprévisible, quitte à être moins confortable. Au vu de mon parcours, je m'engage en tant qu'officier sous contrat encadrement (OSC-E) au titre de l'arme des Transmissions, j'intègre l'École Militaire des Aspirants de Coetquidan pour y être formé au métier de chef de section pendant un an. S'ensuit un an de formation technique au sein de l'École des Transmissions qui débouchera sur une affectation au 53ᵉ Régiment de Transmissions, où je prends le commandement d'une section de raccordement d'un volume de 25 personnes.
Au contact du terrain et des HOMMES
En tant que chef de section, je suis garant de la réalisation des missions qui me sont confiées. En m'appuyant sur le savoir et les connaissances de mes subordonnés, je dois m'atteler à trouver la meilleure approche, que ce soit tactique ou technique, au problème auquel je suis confronté.
Pour cela, je m'assure de les entraîner à leur rôle de militaire (combat, aguerrissement) ainsi que de leur permettre de se former dans leur domaine de spécialités. Je les envoie également sur les différentes missions en autonomie, pour que s'affermissent leur prise d'initiative et leur rayon d'action technique.
La carrière de mes subordonnés dépend par ailleurs de moi pour analyser leurs compétences et leur offrir les responsabilités adéquates.
Le côté humain est prépondérant : aujourd'hui, j'entraîne les HOMMES avec qui je partirai au combat demain.
Donner du sens, pour soi et pour les autres!
L'envie de se surpasser physiquement, car, à l'exception des sportifs professionnels, les militaires sont les seuls à être payés pour faire du sport et se maintenir en forme.
La soif de responsabilités et de voir la confiance de ses subordonnés au quotidien.
L'envie d'apprendre sur soi, sur les autres et sur les spécificités du métier des armes.
La fierté de mettre sa vie au service de son pays et de pouvoir protéger les gens qu'on aime.
Apprendre et faire grandir ses soldats.
Vivre une expérience hors du commun, avec bons nombres de missions diverses, des opérations extérieures aux quatre coins du monde et surtout une routine qui ne s'installe que très rarement.
A cœur vaillant rien d'impossible!
Tout au long de mon cursus, que ce soit en école ou au quotidien, l'entraînement est intense. Il s'agit d'accepter de repousser ses limites. Mais, le plus dur dans ce parcours aura été de franchir la porte du CIRFA (centre de recrutement) et ça n'aura nécessité que quelques secondes de COURAGE.
Pour progresser jour après jour, il faut accepter de se regarder dans le miroir, avec HUMILITÉ.
Le meilleur conseil que je puisse donner est d'oser et d'y aller à fond. Oser quitter sa vie, ses proches le temps de se former. Oser se mettre en difficulté, car les challenges sont nombreux, que ce soit physique, intellectuellement ou moralement. Oser faire des erreurs, pour pouvoir progresser pleinement. Oser faire confiance à ses frères d'armes dans les moments de doute.
C'est dans la difficulté que se forge la cohésion et il y a eu dans mon parcours des étapes, dans lesquelles on ne peut duper personne. Il faut donc être HONNÊTE vis-à-vis de soi-même et de ses camarades.
Au combat ou au quartier, l'important est de progresser !
Se mettre en position délicate n'est pas chose aisée. Et pourtant, c'est ce dont je suis le plus fier.
Je me suis mis dans une situation qui me permet d'apprendre au quotidien et de repousser mes limites, de rencontrer de nouvelles personnes régulièrement, tout en assumant les responsabilités de mon poste.
Commander est compliqué : il faut être exemplaire à tous les niveaux, mettre en avant ses subordonnés ou les sanctionner en fonction de la situation.
