Bonjour Capitaine Morgane, comment vivez-vous l'expérience du commandement ?

Bonjour Vivien, Les questions que vous me posez sur le commandement et le rôle de l'officier sont vastes… A mon sens, tout le statut d’officier est axé sur le commandement. Je le vois comme la capacité du chef à donner l'impulsion. Cela se traduit de multiples manières: fédérer les énergies pour accomplir une mission, maintenir la discipline, donner la bonne tâche à chacun pour tirer le meilleur de ses subordonnés, parfois simplement relancer la motivation de l'unité, etc. Les écoles de formations donnent de très bonnes bases pour permettre aux jeunes officiers de tenir leur rôle. Aussi, on ne se sent pas complètement démuni la première fois qu'on est mis en situation de commandement! Ensuite, c’est l’expérience et la personnalité de chacun qui forge le style de commandement et ce tout au long de la carrière (car je crois que ce n'est jamais quelque chose d’acquis). Quant aux conseils que je pourrais vous donner, je n'en vois que deux, que je cherche à appliquer moi-même et qui jusqu'à présent ne m'ont pas fait défaut: 1/ Etre exemplaire: si vous donnez toujours le meilleur de vous même, peu importe que vous ne soyez pas excellent dans tous les domaines. Vos subordonnés verront vos efforts et à leur tour s'évertueront à se donner à fond. 2/ Etre vous-même. Endosser un rôle ne met pas à l'aise et ne tient pas dans la durée, et personne n'est dupe. J’espère avoir apporté des réponses à vos interrogations. 
Cordialement.

Bonjour Capitaine, je me demandais si lorsqu'on est au commandement (en tant qu'officier ou même sous-officier), continuons nous d'exercer des fonctions de maintenance (technique) ou si la grande partie du métier était le commandement ? Quelle serait selon vous la répartition de ces deux aspects ? Merci d'avance.

Bonjour Lisa-Marie, Dans une arme comme la mienne, l’aspect technique n’est jamais complétement dissocié de l’aspect commandement. Les cas des sous-officiers et des officiers sont un peu différents. Un sous-officier est un spécialiste de son domaine et va acquérir tout au long de sa carrière un savoir technique. Aussi lorsqu’un sous-officier supérieur commande ses ateliers c’est avec la connaissance technique du travail que font ses équipes, travail qu’il a lui-même effectué en tant que sous-officier subalterne. Bien sûr il n’a plus vocation à faire les réparations lui-même, mais contrôle celles faites par ses subalternes, réparti les missions, propose des améliorations. Un officier est un généraliste, et son travail est de commander dans un environnement technique, mais pas d’en faire. Par exemple, je ne sais pas changer un filtre à huile sur un véhicule de l’avant blindé, mais je sais quelles formations les réparateurs doivent suivre dans ce but, quel type d’outillage il leur faut, et dans l’ensemble combien de temps cela doit leur prendre. Et ce pour chaque spécialité qui compose l’unité. Avoir la connaissance de l’environnement technique est donc impératif pour prendre les décisions de commandement : mises en formations, soutiens techniques, opérations extérieures, suivis des carrières, etc. Par ailleurs, un officier n’est pas toujours en situation de commandement. Il passe nécessairement par des postes de traitant durant sa carrière, dans lequel l’aspect technique est bien souvent prépondérant. Cordialement