De menuisier à Chef de groupe MMP dans un régiment d'infanterie
Après quelques années passées dans un atelier de menuiserie, j'ai ressenti le besoin de bouger, ma vie manquait de quelque chose, mais de quoi!?...
Quoi de mieux que l'école de la vie pour savoir ?
J'ai poussé les portes d'un CIRFA en 2009, le monde militaire m'était totalement inconnu, je n'ai pas tardé à le découvrir. J'ai commencé mes classes au 16ᵉ Bataillon de Chasseurs à pied, là, j'ai découvert ce qu'était la cohésion et le dépassement de soi. Après un peu plus de six mois de classe, j'en étais sûr, c'est ça que je veux faire ! Je me sentais à l'aise dans ce milieu, où les qualités et les défauts de chacun ne forme qu'un bloc qui va de l'avant. J'ai ensuite intégré la Compagnie d'Appui en tant que tireur Milan dans la Section d'Appui Direct ou je me suis vu évolué en commandant une équipe (3 personnels) et ensuite un groupe (8 à 9 personnels). Après avoir passé 14 années au Bataillon d'acier, j'ai demandé une mutation que j'ai obtenue en juillet 2023 au 35ᵉ Régiment d'Infanterie. J'ai donc rejoint la Section d'Appui Direct de la Compagnie d'Appui, même compagnie, même section, même poste. Maintenant en avant, on continue
Je commande un groupe Missile Moyenne Porté
Cela fait maintenant un peu plus de huit ans que je suis à la tête d'un groupe MMP.
Alors le MMP c'est quoi!?
C'est un missile antichar ou anti-infrastructure qui a une portée de 4km et qui est guidé depuis un poste de tir, mais ce n'est pas tout, nous avons aussi une Mag 58 (mitrailleuses d'appui de calibre 7,62) au sein du groupe. Le fait d'utiliser ce type d'armement nécessite une véritable préparation et de l'exigence tactique. C'est là où le dépassement de soi et la cohésion prend tout son sens. Le groupe MMP doit être robuste car la charge totale qu'il devra transporter n'est pas anodine. Il devra être autonome et discret car il sera souvent isolé et ne devra pas se faire repérer. Il devra être assidu car il n'est pas utilisé que pour tirer des missiles, le poste de tir permet d'effectuer une surveillance de jour comme de nuit, donc notre rôle est aussi de renseigner sur ce que l'on voit (véhicule/armement/personnels).
Un métier où ça bouge!
En rentrant dans le métier des armes, je m'attendais à ce que je change de vie, en effet le changement a été radical. Avec 8 départ à l'étranger en 14 ans et une dizaine de missions sentinelle sur le territoire national, on peut dire que ça bouge. C'est ce que je recherchais, voir du pays et j'en ai vu. De l'Afghanistan en passant par Tahiti, du Mali à la Réunion ou encore de la République de Centrafrique a la Nouvelle-Calédonie sans oublier la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Mon métier m'a fait fouler pratiquement tous les continents du monde. Cela m'a permis de voir le monde et ses cultures et d'aborder la vie d'un œil différent.
Ne baisse jamais les bras
La vie militaire n'est pas facile pour tout le monde, il y a des automatismes et des règles à respecter, qui sont toutefois très simples. Lors du passage Centre de formation ou bien tout au long des stages proposé au fil de la carrière, il y aura forcément des moments de doutes, des moments difficiles, ou le corps et l'esprit vont être mise à rude épreuve. C'est à ce moment-là qu'il ne fait pas baisser les bras et faire preuve de cohésion avec les autres camarades. Une fois qu'on aura appris à avancer tous ensemble, alors plus rien n'arrête la machine. L'union fait la force