De la formation à la responsabilité sur intervention.
Il y a plus de 12 ans, j’ai intégré la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Alors âgé de 19 ans, j’ai quitté la Bretagne pour commencer une formation de 6 mois dont 4 au fort de Villeneuve-Saint-Georges.
A la suite de celle-ci, j’ai rejoint les rangs d’un groupement d’incendie et de secours au sein duquel j’ai fait mes premières armes. Puis, une mutation m’a conduit vers une autre caserne impliquant des rencontres et la découverte d’un secteur d’intervention. J’ai continué l’acquisition d’expérience et de maturité avant d’envisager l’avancement.
En 2013, la formation de caporal m’a ouvert de nouvelles perspectives en tant que chef d’équipe. J’ai pu m’épanouir dans cette fonction au travers d’interventions majeures tout en m’investissant dans la vie de caserne.
En 2017, je me suis naturellement senti prêt et disposé à envisager le grade supérieur, celui de caporal-chef.
Ensuite, c’est rattrapé par mon goût de la transmission et mon attrait pour la formation que j'ai débuté une nouvelle aventure. En septembre 2019, je suis devenu gradé d’instruction auprès des jeunes recrues au fort de Villeneuve Saint Georges.
Depuis septembre 2023, je suis désormais à la Direction Générale de la Formation sur le site de la nouvelle école de la BSPP à Limeil.
Avec la création et le déménagement dans la nouvelle école des sapeurs-pompiers de Paris, j'occupe désormais un poste avec un rythme permanent au sein de la direction générale de la formation de la BSPP.
Chef d'équipe incendie et chef d'engins de secours à personnes.
En tant que caporal-chef chez les Sapeurs-Pompiers de Paris mes fonctions comprennent le fait d’être :
- Chef de binôme dans les engins incendie : je suis alors responsable de l’équipier avec lequel j’interviens ;
- Chef d'engin de la grande échelle : je m’assure d’optimiser le positionnement de l’engin afin de faciliter les missions de reconnaissance et/ou de sauvetage tout en tenant compte de l’environnement dans lequel nous évoluons ;
- Chef des engins de secours à personne et d'interventions diverses (comprenant les fuites d’eau, les nids de guêpes …) ;
Durant trois ans, j'ai occupé la fonction de formateur auprès des jeunes recrues en service permanent; du lundi au vendredi et ne pars plus sur interventions sauf événements particuliers ou de grande ampleur car je reste opérationnel.
Maintenant je fais partie du bureau de la direction générale de la formation de la BSPP.
L'engagement sur incendie.
Depuis des générations, le métier de pompier se transmet comme une vocation dans ma sphère familiale. J’ai grandi autour de camions, au bruit des sirènes et j’ai pu être bercé par un vocabulaire propre au milieu. C’est donc naturellement que j’ai fait le choix de m’engager en tant que sapeur-pompier volontaire puis, au sein de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
Je pensais avoir objectivé les tenants et les aboutissants du métier au travers des témoignages de mes proches et de leur expérience. Pourtant, ce n’est qu’une fois sur le terrain que j’ai pu prendre conscience de la valeur et des spécificités de ce métier.
Chaque jour nous renouvelons notre vision de la profession. Les gardes se suivent mais ne se ressemblent pas. Elles dépendent de nombreux paramètres comme l’équipage ou l’engin auquel nous sommes affectés. Les motifs de départ sont variables et ne nous permettent pas de prédire l’issue d’une intervention. Ils nous mettent en condition et nous invitent à la plus grande concentration dès qu’une sonnerie retentit.
Nous côtoyons des réalités humaines, sociales et culturelles qui nous bousculent, nous émeuvent et nous ramènent à notre condition. Nous apprenons de ces situations, nous grandissons et nous repoussons nos limites. C’est une formidable école de la vie!
S’engager en tant que pompier c’est aussi partager la vie de caserne avec des collègues qui rapidement deviennent plus que des amis; des « frères d’armes ». Nous apprenons à composer avec chacun porté par le sens du collectif.
Ces raisons font qu’à chacune des gardes, ou chaque journée de travail, j’enfile l’uniforme avec fierté, responsabilité et sérénité.
Ne rien lâcher !
Ce métier demande une préparation physique et mentale. L’exigence des fonctions nous invite à faire preuve de rigueur, de discipline et d’une certaine hygiène de vie.
Il faut être prêt à s’engager dans l’inconnu et être capable de s’adapter aux situations parfois périlleuses ou déstabilisantes.
Dans les situations d’urgence, il faut pouvoir réagir rapidement, sans impulsivité, tout en respectant la subordination.
La notion d'entraînement est centrale, elle permet la consolidation des acquis et le transfert de la théorie à la pratique. Il faut investir avec discernement ces situations fictives pour optimiser son action sur le terrain.
Enfin, je pense que l’humilité, l’esprit d’équipe et l’altruisme sont des valeurs qui nous permettent d’évoluer sereinement dans la profession.
Le sauvetage de plusieurs personnes lors d'incendies !
Notre métier nous offre une infinité de petites victoires à travers l’accomplissement de nos missions. Parfois, quelques mots et gestes suffisent à ce que les victimes se sentent dignement considérées, ce qui donne du sens à notre action.
Cependant, mes interventions les plus marquantes restent les sauvetages effectués lors d’incendies. La réception de lettres de félicitation et de médailles signent la reconnaissance de nos supérieurs et nous rappelle le pourquoi de notre engagement. Elles sont une fierté pour nous et nos proches qui nous accompagnent à distance.